lundi 26 avril 2010

A Nassogne - Le septième jour

Didier de Lannoy
A Nassogne
sous-titré Presque un mois chez Gougoui Kangni
roman,
avec des personnages réels, se passant en un lieu précis, à une époque déterminée
2005-2006
Extraits

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Le septième jour.


Six heures trente. Je me réveille. Du côté droit du lit (bien que je sois toujours tenu en laisse par mon appareil respiratoire) (parce que je ne peux le brancher que du côté gauche du lit) comme si je voulais retourner à ma place habituelle. Cela veut dire (Anaaa !) que tu me manques ?

Je me lève et je me lave (comme au pensionnat). Je m’habille. Je mets

- J’ai vraiment des bras de Yovo, c’est affreux, petite chérie !

le T-shirt gris d’Eric, à manches courtes.

Je bois un verre de jus d’orange. Je me sers une première tasse de café. Et comme d’habitude, j’amène mon gobelet de porcelaine en promenade dans les allées intérieures et les petits sentiers de la propriété. Sans jamais le tenir par la anse.

C’est dans ces allées intérieures que Lianja a appris à conduire, non ? Sur la voiture de Gougoui. Avec l’aide de Gabriel. Puis d’Ana. Et même

- J’avais la trouille ! Mais j’assurais…

de moi, non ? Il s’agissait de ne pas le laisser seul au volant. Il s’est perfectionné ensuite à Nassogne (Belgique), non ?

Et c’est dans ces mêmes allées que Sukina passait son temps à rouler à vélo.

Mais n’est-ce pas aujourd’hui, en principe, que Césarine (alias Sinatu) (et Sinatu, ça lui va tellement mieux !) (le problème, c’est que tout le monde

- César, ma petite sœur… La mémoire vive de Matonge… Qui n’a pas encore terminé son travail de deuil… Et dont, parfois, le coeur bat trop vite… Et qui, parfois, se fait du mal… César qui connaît tout le monde et que tout le monde connaît…

a pris l’habitude de l’appeler César) prend l’avion pour Bamako.

Aucune nouvelle d’Ixelles-Matonge. Et pourtant la petite semaine de trois-quatre jours est déjà terminée, non ?

Le vieux portable de Vieux Stany ne fonctionne pas très bien. Quand on le met à l’oreille, il fait autant de bruit que le disque dur du PC de Sukina (le vieux bazar qu’Eric lui a refilé) (heureusement que Rachou lui en a trouvé un autre !). Et la pile de cet enfin (gros comme une demi-chikwangue) doit probablement être usée. Peut-être Ana n’arrive-t-elle pas à m’atteindre ? Qu’elle m’appelle alors sur le fixe, nom de Dieu !

Neuf heures trente. Maître Benoît (un peu moins bien sapé que la première fois mais portant toujours sa radio à la main) vient déposer un premier pantalon.

Essayage… Paaarfait !

Il m’amènera les trois autres demain (mais peut-être devrais-je lui en commander encore ?) (Djuna et Lianja vont sûrement me taxer ?) (Hortense, Nadine et Eric aussi ?). Il faudra que j’emprunte de l’argent à Gougoui …

Kafui dit, devant moi, à Maître Benoît qu’elle a essayé de téléphoner à Philippe Guilmin mais que ça ne répondait pas…

Yaovi, Kossi et Kudjo sont allés, ce matin, acheter cinq sacs de ciment à Badja. Avec la charrette. C’est aujourd’hui qu’on pose la chape.

- A Nassogne, le ciment sèche plus vite que mes slips !

et les travaux de maçonnage seront alors terminés et, à partir de demain Koffi, le menuisier (qui a déjà travaillé à la construction de la bâtisse principale et de la rotonde), pourra venir de Lomé (en zémidjan) pour fabriquer et poser les fenêtres et les portes. Et l’atelier-salon de musique sera fin prêt pour l’arrivée

- Je ne veux pas en entendre parler !

de Nicole. Un chouette endroit pour


ceux qui voudront faire (Venance et Kinvi à la guitare) (Gougoui et Claver à la basse) et ceux qui (Nicole) aiment écouter

- Je ne veux pas en entendre parler !

de la musique !

- Mais il y a peut-être un problème, Gougoui. Les groupes électrogènes, on ne les entend pas dans les chambres ou sur la terrasse, mais en sera-t-il de même de l’atelier ? Ne seras-tu pas obligé d’abandonner la basse (ton instrument de prédilection, non ?) (n’as-tu pas d’ailleurs les épaules légèrement voûtées du musicien qui a l’habitude de se pencher sur son instrument, non ?) et la guitare électrique pour passer au violon et à la guitare sèche ?

- Il n’y a pas vraiment de problème. On utilisera le petit groupe (celui qui ne fait presque pas de bruit).

Fo Bomboma est de garde à l’entrée. Kudjo taille des haies.

- Et comment ça s’est arrangé son affaire à Kudjo, douchka ?

- Son affaire ? Quelle affaire, petite chérie ?

- Mais oui, douchka, son affaire de panne moteur, pour cause de surchauffe, ça a pu s’arranger ?

- On lui a conseillé de ne plus boire…Des guérisseurs l’ont soigné… Ils lui ont fait prendre des plantes…

Kossi plante des roses. Kafui dispose de petits bouquets de feuilles sur toutes les tables des chambres et du salon. Yaovi fabrique des paniers (les petits paniers avec lesquels on fait le service). Yao-le-cuisinier me demande des nouvelles de Michel. S’il habite près de chez nous. Quand il reviendra au Togo.

- Et Mawussi ?

- Elle a pris congé aujourd’hui, petite chérie.

Gougoui part à Lomé. Faire les comptes avec Ekoé (qui a tenu le Quilombo pendant toute la journée du dimanche) (et qui attend avec impatience la calculatrice envoyée par Djuna et Lianja). Voir le propriétaire d’un moteur d’occasion (dont Gougoui a besoin pour remettre en état de marche la deuxième voiture du gîte), etc.

- Et si c’était ça, le régime de Gougoui : partir faire ses courses à Lomé et zapper le repas de midi ? Je suis roulé dans la farine (ou dans le gari) !

- C’est bien ce que je te disais tout à l’heure, douchka, tu es un bandecon !

Vivement une bonne petite crise de paludisme. Je ne prends pas de capote (anti-malarienne évidemment, tu m’auras compris) ni de contraceptifs mais en cas d’accès (comme disent les livres), j’ai tous les médicaments qu’il faut. Et Gougoui a mieux encore. Et moins cher. Ainsi pourrai-je peut-être m’arrêter d’écrire (c’est épuisant) pendant trois jours.

- Et tu maigriras enfin !

- Tu m’aimes quand même, petite chérie ?

- Pas quand tu grossis, bandecon.

Onze heures moins cinq. Le vieux portable de Vieux Stany sonne (une, deux, trois fois). Je me précipite. Je décroche. Ça ne passe pas.

Je fais le 1230. Une machine me répond.

- Vous n’êtes pas autorisé à appeler ce numéro.

C’est chiant. J’ai besoin d’entendre le son de ta voix (ça me met toujours de bonne humeur) (et puis ta voix passe très bien au téléphone). J’ai aussi besoin de nouvelles de tout le monde pour continuer à écrire mon roman (as-tu obtenu des réactions de Laurent et de Mazanza ? Que vous êtes-vous dit, Césarine et toi…). J’ai besoin de matière pour alimenter mes fantasmes, quoi ! Après tout, j’écris un récit de pure fiction certes, mais avec des personnages bien réels (ceux que j’ai rencontrés ou qui se sont manifestés pendant mon séjour au château de Nassogne) (ou sont apparus ou ont surgi) (…mais on n’oubliera pas que je suis un sorcier) (…d’ailleurs, la nuit, je dors avec un masque !) (…et que tout est dans ma tête).

Peut-être devrais alors (en attendant la matière première en provenance d’Ixelles-Matonge) mettre à jour mon carnet d’adresses Outlook ? Sinon à qui enverrai-je mon roman quand je l’aurai terminé ?

Eh oui, mon « roman », ce sera aussi ma carte de vœux pour l’année 2006 (je n’écris plus pour tout le monde, seulement pour quelques personnes, ceux qui acceptent de me lire) (ils y sont bien obligés quand je leur annonce qu’ils sont nommément cités dans le roman) (ne serait-ce que pour vérifier !) (même si ça les fait copieusement chier !) (mais quelquefois, ça leur plaît) (mais quelquefois aussi, ils détestent). J’y explique aux copines et aux copains comment « né dans un château à Nassogne (en Belgique), ayant renié sa classe et distribué son héritage, l’auteur, vieillissant et repenti (ça, il est permis d’en douter !), chassé de ses terres et tyrannisé par sa jeune épouse (une horrible histoire de régime !) est venu humblement solliciter l’asile conjugal dans un château à Nassogne (au Togo)»

A Nassogne, il y a toujours quelque chose à voir, à entendre, à humer.

Et à manger

Et si Yao-le-cuisinier me préparait des oeufs sur le plat comme on les prépare au Togo ? Avec des tomates et des ignames (et du gari) (et du piment) ? Mis à frire séparément avant d’être réunis ?

Yao estime que ce n’est pas assez copieux

- Ça alors !

pour un repas de mi-journée. Il me propose (en sus de la salade et du dessert) du poulet et des patates frites. Sans doute veut-il rendre ainsi hommage à une des seules valeurs culturelles (avec les courses cyclistes) partagées par les Flamands, les Wallons et les Bruxellois (au Togo, il y a aussi des gens du Nord et des gens du Sud

- Et de l’Est et de l’Ouest ?

- Le pays n’est pas assez large.

et des gens de la Région Centrale, comme en Belgique, quoi !) : les frites !

Comment refuser ?

Hier, une naissance. Aujourd’hui, un décès.

Un poulet est mort. Il n’a pas été écrasé par la voiture d’un client ou par le camion jaune qui roule pour le ferme Ayobele.

- Ayodele !

Il a été assassiné !

Gougoui se marre.

- Tu rigoles ! Ce sont de petits poulets qu’on achète à Lomé. Une maman les livre au Quilombo. Encore vivants. On les tue et on les plume sur place. Ensuite, on les met dans le congélateur.

Il n’empêche que le « de cujus » était délicieusement braisé. Je l’ai enterré au plus profond de mon estomac. Mieux que ceux de l’hôtel Terminus (angolo-portugo-mozambicain ?) qui se trouve près de la gare du Midi, à Bruxelles. A manger obligatoirement avec les doigts (qu’on suce après) sinon on perd une grande partie du plaisir.

- Eh oui ! J’ai décidé…

- Mobudiééé !

- … de te faire saliver, petite chérie (et aussi Marie-José et aussi Rachou si elles me lisent, les gourmandes !)… Ça t’apprendra à me torturer les tripes avec tes histoires de régime ! Tu m’aimes ?

Et puis tu m’as envoyé à Nassogne pour un stage d’écriture, non ? Pas pour suivre un régime dans un goulag pour vieillards boulimiques qui se jettent compulsivement sur toutes les jeunes et nouvelles nourritures affriolantes se promènant dans la rue en remuant le popotin, oui ?

- Mais je te promets, petite chérie, la semaine prochaine je ferai plus attention !

- Je te signale, bandecon, que la semaine prochaine, c’est aujourd’hui qu’elle commence !

Crois-moi si tu peux, petite chérie, je voudrais être une des poules du vieux d’à côté. Elles mangent pour vivre, pas pour grossir, contrairement aux coqs et aux pintades de la ferme Ayobele.

- Ayodele !

Elles sont en pleine forme. Elles picorent toute la journée dans le parc mais elles n’attrapent jamais de bide.

Quatorze heures trente. Break. Sieste.

- Bouffe, dormir !

Il fait trente degrés à l’ombre (vingt-neuf sur un des thermomètres, trente et un sur l’autre).

- Juste ce qu’il te faudrait, petite chérie !

Mais si j’étais le client (et la cliente !) d’un bungalow, je demanderais quand même qu’on mettre en marche le groupe électrogène.

Et chez toi, à Ixelles-Matonge ? Il fait tellement froid que tu t’es réfugiée sous la couette et que tu n’as même pas le courage de sortir un bras du lit pour agripper le téléphone ? Et me nourrir de faits divers ixello-matongiens ? Sans ta salive, mes sarcasmes se dessèchent, tu le sais bien. Tu me mets au régime ? Dans tous les domaines ?

Quinze heures. Je me sers (pour la quantième fois de la journée ?) de café. La voiture de Gougoui se parque à l’arrière. A l’ombre. Sous les arbres. Je ne l’ai pas entendu revenir. Les chiens n’aboient pas quand le patron rentre à la maison.

- Au fait, Gougoui , quand tu vas à Lomé, tu ne manges pas à midi ?

- Je mange toujours. Au Quilombo. Pas grand-chose : des brochettes, un bout de pain… Sinon, le soir, c’est pire, je me gave.

Gougoui a été surpris par un orage. Entre Adidogomé et Noépé. Local mais très violent. Gougoui a préféré s’arrêter et attendre au bord de la route… Pendant près de dix minutes... Que ça passe…

La plupart des autres voitures aussi.

Seize heures. L’orage que Gougoui a rencontré sur sa route de retour continue de rôder dans les environs. Et contourne le château. Pas de pluie mais le temps fraîchit et la température chute. Vingt-sept degré à l’ombre (vingt-six sur un des thermomètres, vingt-huit sur l’autre). Seulement.

- Je t’amène une petite laine, petite chérie ? Tu pourrais prendre froid !

- Dégage !

Kossi (il est marié) (il habite à Badja, dans la maison familiale… amis sa femme et ses enfants qui logent chez les beaux-parents) (il a deux petites

- Elles vont déjà à l’école ?

- Tous les jours. De sept heures et demi à onze heures et demi

- La plus jeune aussi ?

- La plus jeune aussi !

- Seulement le matin ?

- Les enfants des petites classes ne vont pas à l’école l’après-midi.

filles d’environ trois et six ans) Il ne taille pas de haies. Il ne plante pas de rosiers. Il coupe l’herbe devant les bungalows.

- Et Kudjo, douchka ?

- Il continue de s’activer, petite chérie. Sur le chantier de l’atelier-salon de musique. Il finira par devenir un vrai maçon ce jardinier-là !

- Et Fo Bomboma ?

- Lui et Yao-le-cuisinier se reposent (l’un, de faire du désherbage dans les parterres de fleurs et, l’autre, de préparer le repas du soir) (qu’est-ce qu’on mange ?), ils lisent dans la cuisine. Le Monde et Le Soir. Quelques vieux numéros du Courrier international (ça date de Michel et Odile, ça ?) (non, il y a des numéros plus récents, du début de cette année) aussi. Et les journaux que Gougoui m’a ramené de Lomé (j’aurais peut-être dû les conserver pour Nzema Omba ?) jeudi dernier.

- Et Yaovi ?

- Il fabrique des corbeilles à papier pour les bungalows (capotes et tampax usagés ? kleenex humides, petites culottes déchirées ?). Avec des fibres de palmier. Il est déjà très avancé. Il aura fini sa première corbeille aujourd’hui même

- Et Kafui ?

- Entrevue. Kafui est une ombre.

- Et Gougoui , il fait sa sieste sans doute ?

- En fait, petite chérie, Gouguoi ne sieste pas beaucoup. C’est une légende, tout ça. Les courses à faire, les démarches à entreprendre et les problèmes à régler tous les jours, ne lui en laissent pas le temps. Mais quelquefois, quand il le peut, il se retranche dans sa chambre, oui… Pour faire ses comptes, téléphoner… et s’allonger un peu…Entre deux galères…

- Et Mawussi ?

- Pas vue. Elle a pris congé aujourd’hui, je te l’ai déjà dit, non ? Tu m’aimes ?

Les chiens entendent un bruit de gamelle. C’est Gougoui qui leur prépare à manger. Ils se précipitent à l’arrière.

- Et toi, douchka, qu’est-ce que tu vas devoir te faire pardonner ce soir ?

- Je te livre tous les ingrédients, petite chérie. En vrac. Avocat, rillettes, riz, bœuf, carottes, champignons, navets, papaye et ananas. Une vinaigrette, un peu de vin et du citron. Tu cuisines ça comme tu veux.

- Tout ça ne me paraît pas très Togolais. Mis à part l’entrée (avocat et rillettes) et le dessert (papaye et ananas), ça ressemble à du bœuf mode ou à du bœuf bourguignon.

- Oui, mais à la mode de Nassogne, eh !

Ce soir, je n’ai pas encore vu de chauves-souris. L’oncle de Kluvi est-il venu au secours de son neveu ?

Et toujours pas de coup de fil d’Ana.

Bobonne (la salope !) m’oublie ?

- Tu m’aimes, nom de Dieu ! Sinon, je suis mort !

Elle ne me répond pas mais je l’entends quand même.

- Cesse de me faire chanter, bandecon !

Je m’assieds sur la terrasse et je philosophe (comme Pit !). Où n’arrêtent pas de trôner trois énormes jarres d’un mètre cinquante de haut (une de tchoukoutou, une de deha et une de sodabi ?). Plus une quatrième dans laquelle se trouvent fichées de très grandes herbes que Nicole a ramassées au bord de la route, en se promenant.

Pit et Bull viennent se faire caresser et je philosophe. Dog me lèche les doigts (la crème anti-moustiques ?) et je philosophe.

Je bois mon litre et demi de deha quotidien et je philosophe.

Et voilà que le téléphone, enfin, sonne. C’est Ana. Elle n’est pas morte.

J’arrête de philosopher.

- Quels sont les problèmes à Ixelles-Matonge, petite chérie ?

- Il n’y en a pas. Quelques factures et c’est tout.

- Et les enfants ?

- Tout le monde se porte bien.

- Tu es allée au matanga d’André, à Farciennes ?

- Kabeya s’y est rendu samedi. Avec Bruno. Moi, j’étais invitée à dîner chez Alain et Françoise qui recevaient Maki et sa femme.

- C’est très bien ça (salope !), on s’occupe de toi !

- Je te passe Kabeya, il voudrait te saluer ?

- Tu me le passes, petite chérie !

- Didier, ça va ?

- Ça va, Kabeya ! Et toi, ça va ?

- Ça va !

Kabeya n’est pas allé à Luxembourg. Il retourne à Kinshasa dimanche prochain. Il est plutôt satisfait de son voyage à Bruxelles. Je lui dis d’embrasser de ma part Marie et Kaby. Et tout le monde.

Kabeya me repasse Ana.

- Mercredi, Kabeya et moi sommes invités à manger chez Guy et Malou.

- Excellent tout ça (salope !) (et tu prétends me mettre au régime !).

- Et les clients du gîte, ça fonctionne ?

- Ça va et ça vient. Ce n’est pas le toute grande foule (à Lomé, on prépare les fêtes de fin d’année et les gens gardent leurs cartouches pour la fin du mois). Mais, de toute manière, petite chérie, j’ai décidé…

- Mobudiééé !

- …de ne plus t’en parler d’abondance (sauf survenance d’évènements fabuleux ou apparition de figures transcendantales), des clients dugîte…

Bull a perdu son collier en courant et en se roulant dans l’herbe avec Dog. Gougoui lui met l’ancien collier de Pit (on retrouvera sûrement l’autre demain, en balayant les herbes). Gougoui me passe aussi un peu de pognon pour payer Maître Benoît.