lundi 26 avril 2010

A Nassogne - Page de couverture

Didier de Lannoy



à Nassogne

Presque un mois chez Gougoui Kangni


Roman
, avec des personnages bien réels

Et trois annexes





à G.K., le beau-père d’Ana, qui m’a tout appris

- Sans même s’en rendre compte ?
- J’en doute !








Ecrivain ?

Ecrivain mon cul ! Ecrivain de mes fesses, oui !


Et maintenant que je suis mis au placard, que je prenne aussi congé de la littérature ?
Que j’incinère mes
livrets (encore !) ou que le disque dur de mon PC rende définitivement l’âme ?Ou que je me risque à réinventer un genre littéraire frappé d’obsolescence, le testament ?


Dans cinq ans je suis mort. Ou débile. Tout doit donc se faire avant. A temps.

Très peu de gens (ni les éditeurs1) s’intéressent (ni même Ana) vraiment (pour, malgré, d’après, sur et à cause de qui je prends plaisir à me lâcher) à mon travail d’écriture. Et mes amis fatiguent2. Et moi-même, je commence à douter.

Trouverai-je quand même3 une dizaine de personnes (des personnes-greniers, des personnes-terriers ?) qui accepteraient de prendre en dépôt, pour un très long hiver ou une très grande saison sèche, tout ou partie de mes manuscrits restés en rade (voir liste annexée, hé !) ? J’ai tout faux ?

Que j’abandonne mes œufs ou mes spermatozoïdes au hasard des bidets ?
Je tâte, j’interroge, je consulte.

Prise de tête. Je commence à faire chier. Grave. Ana4 m’envoie à Nassogne. Y passer presque un mois. Chez Gougoui .



1 J’envoie un manuscrit à un éditeur ou une lettre de demande en mariage à un employeur. Rarement ils répondent. Mais c’est toujours non.

2 Les bouquins que personne ne publie, qu’on ne doit pas acheter et qu’on trouve dans sa boîte aux lettres Outlook sans même les avoir commandés, ça vaut combien ?

3 Le taureau auquel toutes les vaches du village étaient promises a reçu plusieurs coups de corme ou de sabot dans les couilles. Il s’est enfermé dans la salle de bains depuis plus de sept ans. Sans boire et sans manger. Doit-il se faire curé ?

4 Ana : « Vivement que je me paie un stage de veuve ! Vivement que je t’octroie une bourse d’écriture ! Sur mon héritage ! Et je t’offre, en prime, un nouveau PC, comme ça tu n’auras même plus d’excuses ! »